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La place Courbet doit son nom au peintre Gustave Courbet.
Bordée de maisons sur ses quatre côtés, ce lieu, rendez-vous des promeneurs, fut le théâtre d’événements marquants de l’histoire la cité.

Un prodigieux scandale…

Au n°24 de la place Courbet se trouve le premier atelier de Gustave Courbet aménagé dans le grenier de la maison maternelle du peintre.

Mon père m’a fait faire un atelier d’une grandeur assez respectable
mais la fenêtre était trop petite et mal placée.
Aussitôt, j’en ai fait faire une trois fois aussi grande,
maintenant on y voit clair comme à la rue.
De plus, je l’ai fait peindre en vert jaune sombre relevé de rouge sombre,
le plafond qui est très élevé est peint en bleu de ciel, jusqu’au quart de la hauteur des murs. Cela fait un effet fantastique et les embrasures des fenêtres sont blanches.


Gustave Courbet

On peut encore aujourd’hui voir cette verrière sur le versant du toit de la maison en direction du site du château.

C’est dans cet atelier que Gustave Courbet réalisa Un enterrement à Ornans.
Cette œuvre monumentale fut peinte grâce à un système ingénieux de deux tambours entre lesquels la toile vierge était tendue. La surface de l’œuvre fut ensuite progressivement enroulée permettant, dans ce lieu exigu et mal éclairé, de produire une toile finale de 6,68 x 3,15 m. Courbet dit qu’il y peignit à « l’aveuglotte » et sans aucune « reculée ».

Cette œuvre aujourd’hui célèbre, a fait l’objet d’une vive polémique lors de sa présentation au Salon de peinture de 1850. Les critiques accusant Courbet de peindre “le laid”, “le trivial” et “l’ignoble”.

“L’enterrement à Ornans” deviendra une œuvre manifeste du Réalisme dont Courbet sera le chef de file ; un peintre engagé pour l’Art mais aussi pour la République.

Une histoire sulfureuse…

12 ans plus tard, en 1862, Courbet réalisa sa première sculpture de plâtre destinée à orner la fontaine qui borde la place. Cette sculpture, intitulée Le Pêcheur de Chavots, représente un jeune garçon de 12 ans pêchant à la fourchette des chavots, petits poissons de rivières à grosses têtes, dans le plus simple appareil. De cette sculpture se dégage la douce quiétude d’une scène des bords de Loue.

Dès son installation, la sculpture fut conspuée, au point qu’une pétition circula demandant son retrait. La nudité du modèle choqua : à l’époque, le nu était réservé à la représentation de scènes historiques, mythologiques ou bibliques mais Courbet fit le choix de l’appliquer à une scène quotidienne, presque anecdotique.

Après l’évènement de la Commune en 1870, au cours duquel Courbet fut accusé d’avoir participé au déboulonnement de la colonne Vendôme, l’œuvre est mutilée. Le maire d’Ornans, fervent défenseur du bonapartisme, fit retirer la sculpture le 28 mai 1871. Courbet est heurté par cette offense. Il écrivit d’ailleurs à ses parents : “J’apprendrai à ce tas de polissons qu’ils ne sont pas en droit de rien juger d’abord avant de connaître, malgré leur impuissance, leur envie et leur basse politique”.

C’est aujourd’hui une reproduction en bronze, parée d’un cache sexe, qui est exposée sur la place Courbet. Vous pouvez néanmoins admirer l’original au musée Courbet.

Cette fontaine est intimement liée à l’enfant du pays. Gustave Courbet, tout en fumant sa pipe, y baignait ses fesses pour soulager ses hémorroïdes après de trop fortes libations.

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