S’inspirer

Dans quelques jours, le son des tambours résonnera à nouveau à Ornans. C’est la 6ème édition de ce Pow wow Danse avec la Loue, mais comme à chaque édition je trépigne d’impatience… Le temps d’un weekend, entre traditions et modernité, une cinquantaine d’amérindiens partagent avec nous leurs cultures, leurs coutumes, leurs croyances… 

Lors de l’édition de 2013, j’ai eu le bonheur de vivre cette expérience avec  mon fils Gabin, âgé alors de 3 ans. Je vous propose de partager avec vous ce grand moment, qui reste dans mon esprit aussi présent que s’il avait eu lieu hier… Fermez les yeux… en fin pas trop et suivez-moi…
Dès notre arrivée sur le site, nous sommes plongée dans l’ambiance… le son des tambours résonnent entres les falaises semblables aux Black Hills…

Pow Wow © Club Photo Ornans

Flânerie dans le village artisanal

Nous commençons la journée en flânant au cœur du village amérindien où une vingtaine d’étals d’artisanat se succèdent. Évidemment, l’expérience avec un enfant de 3 ans est chaotique… Gabin voudrait un tambour, un collier orné d’une dent d’ours, puis un arc et des flèches… et je finis par craquer et lui offre un attrape-rêve ! Il est ébahi quand l’amérindienne lui conte la légende de cet objet artisanal. Tissé un peu comme une toile d’araignée, le dream catcher a la faculté de filtrer tous les rêves à travers la toile. Les bons rêves se dirigent vers les plumes et ressortent pour rester dans la chambre. Les mauvais rêves eux sont emprisonnés dans la pierre située sur la toile et seront brulés aux premiers rayons de lumière. Pourvu que cela fonctionne…

Des Black Hills à la Vallée de la Loue

Le lieu, empreint d’une certaine sérénité, nous offre un cadre idéal pour des photos souvenirs… Fermez les yeux et imaginez la composition… En arrière plan les falaises similaires aux Black Hills, à leurs pieds la rivière où s’abreuvent un troupeau d’appaloosas, des chevaux amérindiens tachetés de noir et blanc, sur la gauche un totem haut de 4 m, et sur la droite un village de tipis… Gabin, qui court dans tous les sens, se fige sur place lorsque qu’il rencontre le personnage qui nous propose gentiment de poser avec nous… Kel, paré de son costume de cérémonie et de sa coiffe de plumes d’aigles, est plutôt impressionnant dans les yeux d’un enfant de 3 ans…

Pow Wow © Emmanuel Parola

Place au Pow Wow

Nous nous dirigeons ensuite vers l’amphithéâtre où va se dérouler la grande cérémonie du Pow Wow. Des centaines de personnes attendant patiemment l’entrée des amérindiens sur le cercle sacré. Le soleil tape déjà bien fort et augure une après-midi particulièrement chaude. Nous apercevons par moment un éclair de couleur, quelques plumes… qui laissent supposer que la cérémonie ne devrait pas tarder à commencer… et c’est parti, ils entrent un à un sur l’arène, parés de leurs costumes qu’ils appellent des “régalias” et de leurs coiffes. Le silence règne dans la foule… Le spectacle est magnifique et nous nous sentons comme transportés dans un autre monde.

Les différentes danses se succèdent au rythme des tambours et des chants qui les accompagnent…

La Grass Dance, l’une des plus anciennes danse amérindiennes, est la danse des hommes qui m’a le plus subjugué ! Est-ce du aux régalias couvertes de franges, de rubans et de bouts de tissus ? Ou alors à la rigueur de cette danse de rythme, de grâce et de symétrie ? Les pas des danseurs touchent doucement le sol, et ce qu’ils font avec un pied, ils le font ensuite avec l’autre. Leurs différents mouvements de tête, d’épaules et de bras font bouger les franges d’une façon à rappeler le mouvement des herbes dans la prairie.

Pow Wow © Club Photo Ornans

Vient ensuite le temps des danses des femmes…
La Jingle Dress Dance est une danse de guérison lors de laquelle les pas des danseuses, précis et près du sol, font sonner les cônes en métal qui ornent la robe. Le bruit des cônes qui s’entrechoquent entre eux au rythme de la danse ressemblent au bruit des clochettes, d’où le nom de Danse de la robe à clochettes !
Durant la danse du châle ou danse du papillon, les danseuses font des petits sauts et des mouvements de jambes circulaires constants au rythme de la musique. Cette danse imite les papillons en vol et le châle, qui recouvre les épaules des danseuses, les ailes des paillons. Quelle agilité !

Nous ne nous ennuierons pas une minute, Gabin est subjugué et moi je suis aux anges…
Le maitre de cérémonie ponctue les différentes danses d’explications sur le déroulement de ce Pow Wow et de précisions sur leur culture si différente de la nôtre.

Vient enfin le moment de participer activement à cette grande cérémonie, le public est invité à entrer sur l’arène pour former un grand cercle et danser tous ensemble au rythme du tambour…

Et la journée se termine sur ce grand moment de partage, nous rentrons chez nous la tête et le cœur remplis d’images, d’émotions et de moments inoubliables !! Quels souvenirs !

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