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Juliette, la sœur préférée de Gustave Courbet

Gustave Courbet est l’aîné et l’unique garçon d’une fratrie de quatre enfants.

S’il témoigne de son attachement à sa région natale au travers de ses toiles, les nombreux portraits des membres de sa famille expriment l’affection qu’il leur porte.

Juliette était la sœur préférée du peintre. Unique héritière, elle consacra sa vie à défendre l’œuvre de son frère.

Mais qui est donc Juliette Courbet ?

Nous sommes inséparables pour toujours !

Écrit Gustave Courbet dans une lettre adressée à Juliette
en date du 29 mai 1875.

Ces mots confirment le lien particulier qui unit Gustave Courbet à sa plus jeune sœur, Bernardine Juliette (1831-1915), dite Juliette.

Jeune fille au caractère affirmé, elle sert de modèle pour son frère depuis son plus jeune âge, comme dans le tendre dessin “Juliette endormie”, conservé au musée d’Orsay, ou le “Portrait de Juliette”, acquis récemment par le Musée Courbet.

Portrait de Juliette, Gustave Courbet
© Département du Doubs

Elle l’est aussi pour ce “Portrait de Juliette Courbet” (Paris, Petit Palais) présenté, mais refusé, au Salon de 1845 sous le titre “La Baronne de M…”. Boutade sur le style académique des portraits, mais peut-être aussi proposition pour d’éventuelles commandes. En effet, Juliette, alors âgée de 13 ans, est présentée vêtue d’une robe de ville dans une pose guindée. Le décor sophistiqué est lui aussi travaillé avec détails.

Portrait de Juliette Courbet, Gustave Courbet, 1844
© Paris Musées / Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, Petit Palais

Au quotidien, Juliette est très pieuse, elle songe même à devenir religieuse ce qui déplait à Gustave dont la position sur la religion est intransigeante.
En résidence à Saint-Aubin, lorsque son hôte lui propose de guérir Zélie d’un ver solitaire, il écrit à ses sœurs “S’il pouvait aussi guérir Juliette de sa religion, nous serions sauvés” [À Zoé et Juliette Courbet, Saint-Aubin, 25 août 1867]. Faute de profession solennelle, elle se dévouera toute entière à son frère.

Après la mort de leur père, seule héritière, elle veille sur le rayonnement de l’œuvre de Gustave Courbet, en léguant des toiles à de grands musées français et en souhaitant créer le premier musée dédié à son frère dans leur ville natale, Ornans.

© Équipe du Pôle Courbet