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Ses reflets peints avec précaution sur les tableaux de Gustave Courbet, la Loue fait partie du paysage d’Ornans. Rivière réputée parmi les plus pittoresque, propre, verte, et translucide de Franche-Comté, la Loue attire de nombreux pêcheurs et touristes chaque année.
Sa force motrice fut également utilisée très tôt par les roues des moulins puis par l’industrie.

« Sa vallée est belle et large, l’eau claire comme le cristal, les truites et les ombres sont innombrables et les meilleures du monde… » Cardinal de Granvelle, ministre de Philippe II d’Espagne (1564)

Son cheminement

Trois parties distinctes constituent cette belle rivière : 

  • la haute Loue, de sa source à Ouhans jusqu’à Cléron, 
  • la moyenne Loue, plus large qui ruisselle jusqu’à Quingey,
  • la basse Loue, qui termine à son embouchure à Parcey.

La haute Loue 

La Loue commence son périple dans le département du Doubs, sur la commune d’Ouhans, au fond de la reculée de La Loue. Elle serpente dans les pittoresques gorges de Nouailles pour continuer son chemin à travers Mouthier-Haute-Pierre, Lods, Vuillafans et Montgesoye où sa vallée commence à s’élargir. 

C’est à ce moment là de son parcours qu’elle traverse Ornans, la plus grande ville de son cours. Elle passe ensuite par les communes de Scey-Maisières et Cléron où elle peut admirer un magnifique château. 

La moyenne Loue

La moyenne vallée commence après Cléron, la Loue s’incruste plus profondément dans des roches très dures, elle longe les communes Cademène et de Lizine. Elle est visible depuis les belvédères de la Gouille Noire et de la Piquette.

C’est à Châtillon-sur-Lison que la Loue reçoit les eaux de son principal affluent, le Lison.

Après plusieurs kilomètres, la Loue traverse Quingey. L’eau y est plus calme mais le calcaire dissous passant dans les nombreuses ruptures de pente dûes aux roches forment du nassis (barrage naturel de travertin). 

La basse Loue

La rivière entre dans la basse vallée après Quingey en passant notamment par Mesmay et Chay. 

A Rennes-sur-Loue, elle quitte le département du Doubs pour rentrer dans le Jura. Une large méandre à Port-Lesney la fait remonter au nord par Champagne-sur-Loue. Elle trace la frontière entre le Doubs et le Jura jusqu’à Cramans

La vallée de la Loue s’élargit considérablement après Arc-et-Senans et se prénomme Val d’Amour. La Loue rejoint ensuite le Doubs vers Parcey à une dizaine de kilomètres au sud de Dole. 

Et voilà, son parcours est terminé, il s’étend sur pas moins de 122,2 kilomètres.

Le grand méandre de la Loue à Chenecey-Buillon © Guy Decreuse

La source de la Loue

La Loue n’est autre qu’une résurgence du Doubs, autrement dit sa fille. Les pertes du Doubs alimentant la Loue sont principalement localisées en aval de Pontarlier. Comment nous le savons ? Et bien croyez-le ou non, grâce à l’absinthe. 

Le 11 août 1901, la foudre frappa l’usine Pernod à Pontarlier et provoqua un incendie. Contenant de l’absinthe hautement inflammable, les pompiers décidèrent de vider les 650 000 litres de spiritueux de l’usine dans le Doubs. Deux jours plus tard, la Loue avait l’odeur et la couleur de l’absinthe. C’est ainsi que le cheminement souterrain a été mis en évidence. Pour vérifier scientifiquement cette affirmation, le chimiste Fournier, versa le 31 août 1910, dans une faille du cours du Doubs, 100kg de fluorescéine (puissant colorant vert). La Loue s’est colorée 64 heures plus tard. 

La rivière d’Ornans est également alimentée par les pertes du Drugeon, les eaux d’infiltration du bassin d’Arc-sous-cicon et les gouffres et entonnoirs du Val d’Usiers et du plateau de Levier.

La source de la Loue se situe au pied d’une falaise en forme de demi-cercle d’une hauteur de 104m. Au niveau de sa résurgence, la rivière coule en cascade puis, 900m en aval, fait un nouveau saut de 12m de haut pour rejoindre le fond des gorges de Nouailles.

La source de la Loue © Alicia PIDOUX

Les crues

Le débit de la Loue fluctue avec une moyenne journalière de 5 à 6m3/s. Il est quasiment impossible de tarir sa source, même la grande sécheresse de 1903 qui s’étala de mai à septembre n’y est pas parvenue. 

En revanche, les fortes pluies peuvent faire dépasser son débit de 100m3/s et provoquer de nombreuses inondations, faisant entièrement partie de l’histoire d’Ornans. Voici les inondations les plus notables du 20ème siècle :

A titre indicatif, les eaux basses de la Loue en 2002 sont mesurées à 0,46 m, l’alerte inondation est fixée à 1,50 m et les premières inondations commencent à partir d’1,90 m.

  • En janvier 1910, la Loue et le Doubs débordent, tout le territoire métropolitain est concerné par des crues. La Seine atteint un niveau record à Paris. 
  • En juin 1953, une crue historique de la Loue atteint le plus haut niveau jamais enregistré. L’hauteur de l’eau atteint les 3,20 m. Le débit est évalué à 300 000 l/sec contre 1 500 litres par seconde en moyenne. Il s’agit d’une crue centenaire, il y a une chance sur cent qu’elle se reproduise sur une période de un an. Des photographies de la cité inondée sont visibles sous la verrière de l’Hôtel de Ville.
  • En mai 1983, les précipitations quasi permanentes du 13 mars à fin mai entraînent une crue de printemps.  Sur la règle, on note 2,42 m.
  • En décembre 1995, à la veille de Noël, la Loue coupe la route de Pontarlier vers la « Tricote » et envahit les rues. L’eau atteint 2,62m.
  • En février 1999, 2,56 m de hauteur marquent cette crue.
  • En novembre 2002, la Loue sort de son lit deux fois en dix jours avec un point culminant de 2,52 m.
L’inondation d’Ornans en 1953

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